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Ouvrage 

Titre:
Pour Genevoix
Auteur:
Bernard (Michel)
Edition:
La Table Ronde
Réunion du:
26.06.2012

Commentaire

pourgenevoix

Genevoix c'est Raboliot, bien sûr, ce sont aussi les dictées dont certains se souviennent encore. Mais ce sont aussi des témoignages importants sur la guerre de 14 à laquelle Genevoix a pris part et au cours de laquelle il a été blessé.

 

Michel Bernard explique au début de son livre les raisons qui l'ont amené à écrire cet éloge et à faire le lien entre l'histoire de Maurice Genevoix et l'histoire de la guerre. Il veut tirer Genevoix de l'oubli, notamment pour ses textes sur la guerre, moins connus que les autres, Ceux de 14 par exemple. Ce sont des témoignages très beaux et très touchants sur toute cette jeunesse perdue, sur les tranchées et les conditions épouvantables dans lesquels tant de gamins ont trouvé la mort. Le jeune intellectuel qu'était alors Genevoix est complètement en empathie avec ses camarades de guerre, il éprouve pour eux une véritable affection. Même dans les textes où il parle de lui il parle toujours des autres. Il s'attarde au regard d'un cheval qui meurt et dans un passage extraordinaire raconte avec beaucoup d'humanité comment, par son seul regard, un mourant peut encore sauver un autre soldat. C'est subversif en tant que tel, le simple récit des faits pouvant être plus parlant que de grands discours militants. Est-ce pour cela que Genevoix a été plus censuré que d'autres ?

 

On sent chez l'auteur une admiration sans bornes, c'est presque étonnant de voir à quel point il est subjugué – d'aucuns évoquent le syndrome de Stendhal. Il est habité comme Genevoix par l'amour de la France, et par la guerre de 14 vue comme un événement fondateur. Il est de la même région, cette région où la guerre a tellement façonné le paysage. Peut-être aurait-il aimé écrire ce que Genevoix a écrit. La symbiose entre les deux écritures fait qu'en parlant du livre on passe sans cesse d'un auteur à l'autre.

 

Revenant aux sources de son admiration, Michel Bernard fait aussi un très bel éloge de l'école de cette époque-là. C'est avec une justesse rare qu'il se revoit dans la salle de classe pour évoquer ce que l'enfance apporte à la construction de soi à travers la littérature. Il fait part aussi de son amour débordant pour la France et pour ceux qui ont combattu pour elle.

 

"On peut s'emparer de l'amour de Michel Bernard pour la France, cela permet de se réconcilier avec la nation, notre lecture est troublée par la récupération de l'extrême-droite", disent les inconditionnels. D'autres évoquent la réputation de Genevoix dans les années 70 : un vieux conservateur qui ne voulait pas que la France change, qui n'acceptait pas que le monde change.

La nostalgie qui émane du livre est aussi diversement appréciée : certains déplorent le côté passéiste, l'hommage un peu forcé, des facilités de langage, … Pour d'autres le style des livres de cette époque fait partie de la littérature, après tout les dictées de Genevoix sont de très belles et très claires descriptions.

 

Pour faire la part des choses, peut-être faut-il tout simplement (re)lire Genevoix. C'est ce à quoi nous invite Michel Bernard.

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Mise à jour le 12/04/2024