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CommentaireRue des Voleurs mène le jeune Lakhdar de Tanger à Barcelone dans un parcours chaotique et incertain, c'est presque un documentaire, un reportage, tant il colle à l'actualité. Au cours de son périple en forme de road-movie, Lakhdar rencontre en effet les printemps arabes, l'islamisme, l'émigration clandestine, les manifestations en Espagne. Ce peut être vu aussi comme un roman initiatique qui rend compte, à travers l'histoire du héros, de la vie d'une jeunesse déracinée qui ne sait plus trop ce qu'elle est.
Lors de sa venue au Quai des Brumes, Mathias Enard a rappelé qu'il aimait raconter des histoires (comme celle du vieux marin), et a parlé de la genèse de ce livre à partir de son envie de se situer dans le temps présent. Pour autant il lui a fallu tout de même déplacer son regard et placer son héros au Maroc plutôt qu'au cœur du printemps tunisien. Quant à la Syrie où il a vécu, il est trop touché par ce qui s'y passe pour pouvoir écrire à son sujet.
Les lecteurs sont unanimes, on ne lâche pas le livre une fois qu'on l'a commencé. Pour les inconditionnels "c'est un très bon roman qui nous tient en haleine ; c'est magnifique, la façon dont est décrite la jeunesse actuelle est très réussie et très juste ; c'est très intéressant, alors que la poésie n'a pas le vent en poupe, là il y a de la poésie, de la beauté ; le style est très beau". Il n'est que de se référer à la première page du livre, lue à haute voix pour le plus grand plaisir de tous, pour en être convaincu.
Des avis plus nuancés regrettent qu'après le très beau début, où l'on découvre les attaches du personnage et sa recherche d'un maître, la suite ne soit pas tout à fait du même niveau. La tension n'est plus la même à l'arrivée en Espagne, à Barcelone ça ne finit pas, l'histoire avec Judit va trop vite ("il y a une page, on en voudrait trente"). Et peut-être se trouve-t-on face à quelques facilités. Quant au jeune héros, il n'est pas tout à fait crédible. C'est un lecteur insatiable, qui a appris le français en lisant des polars et qui trouve sa substance via la littérature. Mais justement, il est bien savant, ce jeune homme, sa connaissance de la littérature arabe et ses citations de Ibn Batouta ne collent pas tout à fait au personnage.
On peut avoir le sentiment que les événements comme les printemps arabes ne sont pas assez développés, qu'ils servent en quelque sorte juste de décor. Il faut reconnaître toutefois que ce n'est pas facile de parler de cette actualité sur laquelle on a si peu de recul, et savoir que la réception du livre est très différente dans les pays maghrébins, en Espagne, en France.
D'aucuns relèvent deux facettes chez l'écrivain : celui qui écrit Zone et L'alcool et la Nostalgie, et celui de romans plus faciles, ouvrant à un consensus assez large, tel que Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants.
En guise de conclusion est fait le constat qu'on connaît peu la littérature arabe – c'est peut être le point de départ d'une curiosité nouvelle ? EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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