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Ouvrage 

Titre:
L'infini dans la paume de la main
Auteur:
Belli (Gioconda)
Edition:
Jacqueline Chambon
Réunion du:
10.09.2013

Commentaire

linfinidanslapaume

Gioconda Belli est une romancière et poétesse nicaraguayenne, la plus connue à l'extérieur de son pays. Révolutionnaire sandiniste et féministe, et auteur également d'une poésie très sensuelle, elle écrit aussi bien des poésies engagées que des poèmes érotiques.

 

À partir de textes apocryphes Gioconda Belli revisite l'histoire d'Adam et Eve, depuis la création jusqu'au départ de Caïn. Bien sûr il n'y a guère de surprise, il y a peut-être même des moments où l'on s'ennuie un peu, car on sait bien ce qui va arriver. Et pourtant. Les choses ne se sont peut-être pas passées exactement comme on nous l'a toujours dit. Et surtout elles sont contées avec beaucoup de tendresse pour ces premiers humains qui ont tout à découvrir : le froid, la faim, la nuit, les saisons, l'amour, l'enfantement. Ils apprennent comme des enfants ce qui se passe hors du paradis – il faut la rencontre des hyènes pour apprendre, par exemple, que tous les animaux ne sont plus des alliés. Mais ils sont assez doués, car ils découvrent en peu de temps l'agriculture, la domestication, la poterie.

 

L'écriture traduit bien la naïveté devant toutes ces premières fois. C'est très joliment écrit, de façon très imagée, comme si l'auteur regardait des tableaux naïfs. Le rapport à la nature et aux animaux est très présent. L'image du paradis qui disparaît progressivement est particulièrement poétique. Quant à la première naissance, celle d'Abel et Caïn, qui rassemble tous les animaux venus admirer l'événement, elle peut évoquer Bethléem ou encore le Roi Lion.

 

On s'attache vite au personnage d'Eve, une petite bonne femme très déterminée, libre et sympathique, et à celui d'Adam, même s'il est plus classique. Eve est finalement assez moderne, même si la séparation des rôles est respectée : elle pêche, cueille des fruits et des fleurs alors qu'Adam chasse. Il est aussi celui qui fait des sacrifices, inaugurant ainsi les religions. Mais il ne peut retenir de temps en temps le reproche : "c'est toi qui a mangé la pomme". Pourtant Eve a apporté la connaissance, peut-être que sans cela on aurait fini par s'ennuyer au paradis ?

 

Heureusement il y a le serpent : "Eve ne pouvait pas faire autrement". Un serpent qui s'occupe de tout et explique ce qu'il faut faire, un serpent plus sympathique que Dieu, et qui montre Dieu, justement, sous un jour assez inhabituel : il est timoré, il ne prend pas ses responsabilités, il fait les choses un peu par hasard, il oublie, …

 

La fin, très originale, nous rattache à notre histoire rationnelle. Eve voit tous ses enfants s'en aller, elle pleure la séparation, mais elle sait qu'elle doit les laisser partir, et surtout laisser aller la petite dernière vers les grands singes, vers ce qui donnera l'humanité.

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Mise à jour le 12/04/2024