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CommentaireJulio Cortázar et Carol Dunlop se fixent comme challenge d'aller de Paris à Marseille sans quitter l'autoroute, à bord d'un Combi Volkswagen aménagé. Ils ont pour règle de visiter deux aires chaque jour et de passer la nuit dans la deuxième. Les autonautes de la cosmoroute est le récit de ce voyage, à la fois carnet de bord, étude sociologique, étude entomologique, roman épistolaire, histoire d'amour, et bien d'autres choses encore.
Il y a ceux qui ont lu le livre il y a longtemps et qui le gardent à portée de main pour y piocher régulièrement, ceux qui se promettaient de le lire, ceux qui ne voulaient pas le lire mais se sont laissé convaincre et ceux qui le découvrent. Tous ont été séduits, que ce soit par le concept tellement original ou par la fausse légèreté du ton. Certains ont eu besoin de lire à petites doses, ce à quoi le livre se prête d'ailleurs très bien. Plutôt que d'en faire une lecture rapide et suivie, il est possible d'y musarder, au rythme de ce lent voyage.
Une lenteur paradoxale, en marge de l'autoroute où tout est fait pour aller vite. C'est une autre mesure du temps, une autre façon de vivre l'espace et le temps. Pour les voyageurs la vie est tellement importante, il faut tout vivre, les feuilles, les arbres, l'ombre, …Car la mort est là, ils le savent, c'est le dernier voyage, Carol Dunlop mourra peu de temps après, Julio Cortázar le raconte avec pudeur dans les dernières lignes du livre. Cela rend bien sûr leur histoire d'amour particulièrement émouvante, ainsi que cet ultime périple à deux.
Mais c'est le pari fou qui reste au centre du récit et qui lui donne son ton léger et drôle. Les lettres de la mère à son fils sont inénarrables : pêle-mêle avec toutes sortes de considérations familiales, elle raconte comment elle retrouve sur différentes aires d'autoroute ces drôles de gens avec leur drôle de voiture ; les stéréotypes s'alignent magnifiquement, sans aucune faute. Le Combi, dénommé Fafner, devient un personnage à part entière avec ses humeurs et son caractère. Quant au délire de s'imaginer pourchassés par des forces hostiles, par les espions de l'autoroute, il est certes léger, mais aussi profond et sérieux, car il est un écho empathique à ce qui se passe en Argentine à ce moment-là, c'est-à-dire au moment de la guerre des Malouines.
On pense bien sûr à d'autres récits de voyage, en particulier à L'usage du monde de Nicolas Bouvier. Mais la comparaison s'arrête à la capacité d'observation ou la qualité de l'écriture. En effet Nicolas Bouvier, travaillant la remémoration, a écrit son livre longtemps après le voyage, avec une visée d'emblée littéraire.
En cette période de vacances, on n'a plus tout à fait le même regard sur l'A6 et ses aires … EventList powered by schlu.net Copyright © 2025 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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