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CommentaireCe sont quatre narrateurs qui racontent la vie de Thomas Sutpen et de sa famille, et son dessein de créer une dynastie dans un Sud en pleine mutation, au moment de la guerre de Sécession. Quatre voix comme un chœur qui créent l'histoire, l'inventent, et décalent la vision sur le récit. Ce qui peut ressembler au début à une simple histoire de famille devient rapidement un véritable mythe, par la force de la narration, le souffle de l'écriture, la puissance du style. "L'auteur avance avec ou sans nous", dit un lecteur. Le rythme serait accéléré encore en anglais.
Il se passe peu de chose mais chaque endroit de l'âme est éclairé, chaque personnage, chaque relation, dans cette histoire de famille où les gens ne sont pas à leur place. Le trio formé par Judith, Henri et Charles Bon en est emblématique. L'amour entre les deux jeunes gens, le rapport entre le frère et la sœur, la place d'une Judith presque androgyne, tout cela se complique encore de liens de parenté révélés progressivement. Le rapport père-fils et plus généralement la question de la filiation constituent également l'une des trames du roman.
La description et l'analyse des relations et des fantasmes peuvent paraître assez osées pour l'époque. La scène de combat entre le héros et ses esclaves noirs fait apparaître les corps avec force, et marque le caractère des enfants, Judith supportant le spectacle au contraire de son frère contraint d'y assister. On peut être surpris aussi de la vision donnée des femmes, assez semblable à la vision européenne : il y a les femmes qu'on ne peut atteindre, celles de même niveau, et puis les maîtresses qui sont ici les "négresses".
L'abord du roman n'est pas immédiat, la lecture nécessite de la concentration et peut achopper au début sur le style, la densité du récit, les digressions, les flashbacks, le nombre des personnages, l'entrelacement des narrations, l'impression de vague donnée par le fait que tout est rapporté … Puis on est emporté, envoûté, passionné, pris par la force du récit, par ses rebondissements, par ses épisodes sans cesse retricotés, … Le style installe une grande tension. Quant à la construction du roman, elle est tout simplement fascinante.
La guerre de Sécession a inspiré une autre œuvre bien connue, Autant en emporte le vent, parue la même année, qui est souvent mise en regard d'Absalon, Absalon ! Mais c'est bien sûr pour souligner à quel point les deux visions diffèrent.
Absalon, Absalon ! est reconnu comme l'un des monuments de la littérature mondiale. Faulkner a inspiré la plupart des grands écrivains latino-américains. EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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