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Ouvrage 

Titre:
La clarinette
Auteur:
Alexakis (Vassilis)
Edition:
Seuil
Réunion du:
07.07.2015

Commentaire

laclarinette

"J'élabore un livre que je n'avais pas prévu, j'écris sous la dictée des événements. J'avais envisagé un texte sur la crise grecque et aussi sur la mémoire. Mon intérêt pour la mémoire avait été éveillé par un oubli : je m'étais rendu compte, soudainement pourrais-je dire, que j'avais oublié le mot clarinette." C'est ainsi que l'auteur décrit lui-même son dessein (page 18). A cela s'ajoute la confrontation à la maladie de son éditeur et ami Jean-Marc Roberts. Ainsi que la question, déjà évoquée par l'auteur dans des textes antérieurs, de son rapport à la France et à la Grèce.

 

Vassilis Alexakis semble se livrer à un vagabondage, peut-être même une confession, dans une parole très libre, entre tous ces sujets qui le touchent de près : Paris, Athènes, l'écriture, l'amour, l'amitié, la vieillesse, la mort, … Il bascule vers l'imaginaire parfois à partir d'un simple mot. Son bilinguisme – il écrit dans les deux langues – l'amène à de nombreuses interrogations sur la langue et sur la traduction. L'écriture est très facile, très orale, mais ne s'agirait-il pas d'une écriture faussement non travaillée ?

 

C'est aussi un témoin attentif, tant de l'évolution de la Grèce que des derniers moments de son ami. Il va et vient entre Paris et Athènes comme entre les sujets de son livre. Son abord de la réalité se traduit dans des scènes touchantes et pleines d'humanité, décrivant bien la précarité du quotidien, telles que la femme à la poubelle dans la nuit d'Athènes ou le pantalon qui sèche. Son vagabondage l'amène à des questionnements surprenants : dans le processus de l'oubli, peut-on aller jusqu'à oublier son propre visage ? que penser de l'absence de traduction du mot strapontin en grec ? Il y a bien sûr du désenchantement et de l'angoisse mais aussi beaucoup de tendresse et d'humilité dans l'écriture.

 

Les lecteurs se sont trouvés en empathie avec l'auteur, un peu moins avec le personnage de l'éditeur, un peu parisien et égocentré, qui fait l'objet d'une sorte de dévotion. On sent toutefois qu'il s'agit, au-delà de l'amitié, d'une véritable estime de la part de Vassilis Alexakis envers quelqu'un dont l'importance a été indéniable dans le monde de l'édition.


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Mise à jour le 12/04/2024