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CommentaireL'auteur, traducteur de l'estonien, est atteint d'une étrange manie : il collectionne les grammaires des langues les plus rares possibles, langues qu'il n'a nullement l'intention d'apprendre (sauf le basque). Il nous fait partager sa passion avec beaucoup d'humour, à travers de nombreux exemples. Bien que savant, c'est tout le contraire d'un ouvrage austère et ennuyeux.
Quelques lecteurs ne sont pas tombés sous le charme : "J'ai eu l'impression de lire une thèse, cela donne presque le mal de mer ; c'est trop foisonnant, et que me reste-t-il de cette lecture, si ce n'est qu'il existe 6000 langues ? Il s'est fait plaisir, quant à son humour, ce sont de grosses ficelles."
Les autres ont été conquis, même quand ils estiment que l'auteur en fait un peu trop et qu'ils se sentent parfois saturés d'informations et de notes de bas de page. On n'a pas le temps de s'attarder, on reste sur sa faim, d'où la frustration de ne jamais cheminer longtemps. Les notes de bas de page peuvent en devenir reposantes … Il faut préciser que l'auteur déclare dans la note 11 que "Par ailleurs, ce livre se veut une défense et illustration de la note de bas de page, un genre littéraire trop décrié" et dans la note 100 que "la centième note de bas de page est ineffable".
Qui a étudié la linguistique est ramené à la fraîcheur de sa jeunesse. Mais il n'est pas du tout nécessaire d'être spécialiste, ce n'est pas difficile à lire, c'est même assez remarquable de constater comment l'auteur parvient à écrire de façon limpide pour les profanes. Le catalogue des exemples est réjouissant (l'impressif japonais, le nombre de genres et de pluriels possibles, le concept d'orientation sur une île) et passionnant aussi, quand il s'agit par exemple des langues sans verbe être ou sans verbe avoir : comment fait-on ? qu'est-ce que cela révèle de la façon d'être au monde ? Les anecdotes ne manquent pas, elles sont particulièrement savoureuses quand il s'agit des démêlés des chercheurs avec les locuteurs : le dernier locuteur qui disparaît en abandonnant son ethnologue à son sort, celui qu'il faut faire boire pour qu'il donne des informations, …
Quel plaisir peut-on avoir à la grammaire d'une langue qu'on ne comprend pas ? Selon les spécialistes, on n'a pas besoin de connaître les langues qu'on étudie, la linguistique descriptive aborde les langues du point de vue de leur formalisme. C'est en effet passionnant de voir comment fonctionnent d'autres langues, comment on s'exprime avec des outils différents. C'est une balade dans d'autres univers.
Au-delà de l'humour et de la docte science, l'auteur prend la défense de la diversité des langues et souligne l'importance de cette diversité, faisant de son livre aussi un hymne à l'altérité. Pour autant il ne fait pas dans le regret et la nostalgie en notant que des langues disparaissent. Il proteste aussi contre les essais d'idéalisation d'une langue originelle, qui n'existe pas.
"L'ayant lu il y a longtemps, il ne m'en reste pas grand-chose sauf le souvenir d'un très grand plaisir de lecture ; C'est tout à fait réjouissant ; C'est jubilatoire ; C'est un bon choix ne serait-ce qu'à cause du titre ! " Au fait le gérondif, ce n'est pas le sujet, ou très peu … EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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