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CommentaireOn est à Londres en 1978, les grandes grèves des éboueurs sont en train de s'élargir à un mouvement massif. Candice a 20 ans, vit de petits boulots (elle est coursière à vélo) et prend des cours de théâtre. Elle travaille le personnage de Richard III qu'elle va jouer dans une mise en scène exclusivement féminine, ce qui l'amène à réfléchir fréquemment au pouvoir. En tête de chaque chapitre est placé un titre de musique, les musiques de l'époque : Pink Floyd, Sex Pistols, The Clash, …
Ça va vite, c'est rythmé, entraînant, vivant. Ça se lit rapidement, ça va à l'allure du vélo de Candice, dans une écriture proche du langage parlé, dans l'alternance entre l'année 1978 et l'époque de Richard III. L'auteur a l'art de faire vivre cette jeune femme, de la montrer se faire une place dans le monde, en un temps troublé qui verra arriver Margaret Thatcher au pouvoir. Nombre de passages assez prenants décrivent, lors de l'évolution des grèves, comment le tissu social se détériore et comment le discours libéral se construit. Et comment se mettent en place les éléments qui auront un impact sur notre société. Où l'on voit aussi que les conseillers en communication étaient déjà présents …
Si le roman a plu à bien des lecteurs par sa façon vivante de restituer la période, il en a déçu d'autres, pourtant intéressés a priori, qui l'ont trouvé un peu facile, un peu racoleur, poursuivant trop de pistes à la fois, essayant de rassembler trop de concepts, comme la question centrale du pouvoir qui aurait pu être approfondie davantage. Ils soulignent le décalage entre la force de la musique et l'écriture, entre la radicalité de cette musique anglaise qui bousculait les conventions et le personnage de Jones. Enfin le ton a été jugé un peu léger pour parler des grèves et plus généralement de l'Angleterre et des Anglais. D'aucuns n'ont vu ni l'intérêt de l'abécédaire de la fin ni même celui des titres de chansons.
A mi-chemin on trouve des appréciations plus en nuances. Si en effet, par exemple, le personnage de Jones n'est pas très convaincant, celui de Candice est très attachant. Malgré sa naïveté et sa candeur, elle a la force de trouver son chemin pour résister, elle lutte de façon inconsciente jusqu'à ce qu'elle se mette à distribuer des flyers. A la fin c'est elle qui gagne alors que Jones abandonne. La légèreté du ton n'a pas forcément dérangé, au contraire, car Candice est bien consciente de la gravité et du sérieux des événements mais ne sait pas encore ce qu'elle va faire de tout cela, ni comment trouver sa place dans ce monde. C'est sa recherche qui constitue le fil conducteur du livre. Dans son goût pour le théâtre on peut également interroger avec elle la ligne de partage entre réel et fiction.
D'aucuns ont reconstitué la bande son du livre en recherchant les chansons mentionnées, expérience des plus intéressantes pour retrouver l'ambiance musicale de l'époque.
"Voici venir l'hiver de notre mécontentement" sont les premiers mots prononcés par Richard III dans la pièce de Shakespeare. EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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