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CommentaireNé en France en 1974, Valério Romão est rentré au Portugal enfant. Après des études de philosophie, il se consacre à l’écriture. Il est également poète, traducteur (Virginia Woolf, Samuel Beckett) et homme de théâtre. Son roman « Autisme » est le premier d’une trilogie de « paternités ratées » qui se poursuit avec « Les eaux de Joanna ». « De la famille » s’intercale entre les deux premiers volets de la trilogie.
Comme le titre l’annonce, il est bien question de familles dans ces nouvelles, mais de familles où il se passe de bien drôles de choses. L’auteur se saisit en effet de situations qu’il pousse à leur paroxysme, jusqu’à l’absurde et au fantastique, pour développer ce que peuvent devenir les relations au sein d’une famille.
C’est perturbant, dérangeant, parfois violent, et des lecteurs ont reculé devant la proposition, trouvant la cruauté gratuite, se sentant parfois physiquement mal à l’aise ou refusant l’absurde (sont citées la nouvelle sur la mère et celle sur les branchies du grand père).
Pour d’autres c’est au contraire une vraie trouvaille, tout d’abord par la qualité de l’écriture, la construction de la phrase, les ruptures, les jeux de mise en page. On sent l’influence d’António Lobo Antunes, notamment dans le passage sans transition de la narration au monologue intérieur. Se juxtaposent dans la même phrase les sentiments de plusieurs personnages. « Il y a beaucoup de gens qui parlent comme ça, on est dans une littérature vivante, charnue, sanglante, saignante ».
Quant aux situations décrites dans les nouvelles, si elles évoquent avec noirceur et cruauté le deuil, la maladie, la culpabilité, elles ne sont pas pour autant dénuées d’ironie et de tendresse ( la grand’mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, le grand père qui ne veut pas quitter sa femme, même décédée). Et de citer une phrase de l’auteur « le désespoir trouve toujours sa solution ». Dans quasiment toutes les nouvelles, on retrouve le père, la mère – et le chien – campés de la même façon, la mère est dépressive et le père est un pauvre type ou alors complètement dominateur. Dans la nouvelle sur l’adoption, la difficulté s’illustre par l’adoption d’un enfant cannibale, on sait qu’évidemment ça va mal se terminer ; au lieu d’être traité de façon geignarde, le propos est percutant et peut se lire avec amusement, sans pathos. « L’horreur dans la famille ça existe : le père ballon c’est le rejet par la famille ; des enfants peuvent avoir des parents affreux mais ils n’ont pas le choix ».
Dans ce livre à la fois très fin et très fluide, la puissance de construction et de proposition nous force à regarder les choses autrement. EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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