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Ouvrage 

Titre:
Le dossier M / 1-Rouge
Auteur:
Bouillier (Grégoire)
Edition:
J'ai lu
Réunion du:
17.03.2020

Commentaire

ledossierm1rouge

Traces de lectures : des lecteurs ont bien voulu nous faire part de leur avis, le débat de vive voix ayant été rendu impossible par la pandémie.


Le début est un peu difficile, mais au fur et à mesure de la lecture, on fait de très belles découvertes. La façon de voir la rupture amoureuse du côté de celui qui quitte. Si souvent on se met du côté de celui ou celle qui subit la rupture il est beaucoup plus rare de lire combien il est aussi difficile de quitter. Et puis sa théorie absolument géniale sur l’après Dallas. Cette rupture avec les héros "gentils" pour s’attacher aux héros "méchants, impitoyables". Par contre j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de répétitions et quelques longueurs. Je ne suis pas certaine de lire la suite. (MWe)

 

Lu avec plaisir et intérêt. La forme est très surprenante, et inventive. La façon dont Grégoire Bouillier développe indéfiniment pensées, émotions, situations, … est assez bluffante. Des longueurs, parfois. Inélégance vis-à-vis de son ancienne compagne Sophie Calle. Mais j'ai beaucoup aimé la démonstration sur l'apparition de la série Dallas, brillante et convaincante, et la charge sociale qu'elle contient. (CSc)

 

Livre fascinant. Merci à Sébastien d’avoir tant insisté …

Œuvre immense, dont nous ne lisons ici que le premier tome de la première partie. Les presque 500 pages s’avalent sans (presque) jamais s’ennuyer, tant la langue est dynamique, riche, variée. On accompagne le narrateur (qui nous rappelle par moments des personnages de Houellebecq), tout au long des méandres de son écriture, passant d’un sujet à un autre avec habileté et persuasion, variant et mêlant les tonalités, l’auto-dérision, l’humour, le tragique, les réflexions sur le monde tel qu’il est devenu, jamais pontifiant, dans une panoplie de registres époustouflante et toujours cohérente.

Un grand plaisir de lecture. (CMB)

 

Je n'ai pas réussi à aller très loin dans la lecture du "Dossier M" – un premier abandon après une dizaine/quinzaine de pages, puisque l´histoire tournait en rond autour de ce drôle de suicide sans s´en distancer d´un millimètre. Ramassé suffisamment de courage pour poursuivre, j´ai repris et ainsi compris pourquoi le suicide collait tant à la peau du narrateur. Mais, même si j'ai pu avancer d´un bon bout – 100 pages peut-être – j'ai laissé tomber une seconde fois – le style d'écriture qui se la raconte à soi-même en boucle n´est pas à mon goût. Même si je trouve intéressant le fait que des choses sont certainement racontées en creux : j´ai l´impression qu'à travers tout ce monologue psychologiquement très chargé, on peut apprendre pas mal de choses sur le narrateur. Son auto-psychanalyse exhibitionniste permet à la longue certainement d'entrevoir des vérités pas données en direct et que le discours masque derrière son abondance. Mais je n´ai pas assez de patience pour me faire embobiner les neurones pendant des pages et des pages et des chapitres afin de cerner ce qui se passe éventuellement en arrière-plan. Je déteste déjà les tirades interminables de certaines personnes au téléphone – là, au moins je peux mettre le combiné à côté … (BMu)

 

J’ai longtemps résisté à l’enthousiasme de Sébastien, à son désir de faire lire le livre. Était-ce à cause d’un autre « Dossier » — 51, celui-là, de Gilles Perrault lu après avoir vu le film que Michel Deville en avait tiré ? un dossier qui fascinait, inquiétait.

Lors de la sortie au Musée Würth et à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat, une sortie que je ne regrette pas, j’ai questionné certains d’entre vous sur le fameux Dossier M. Ce que vous m’en dîtes ne me donnèrent pas tellement envie de m’y plonger. L’auteur ne me paraissait pas une personne que j’aurais aimé connaître, mais il faut faire la part entre œuvre et auteur. Puis la curiosité. Bref samedi 14 mars, je me rendis Quai des Brumes et achetai le Dossier M – 1. Rouge.

Je lus le prologue avec intérêt : une histoire assez sobrement racontée. Je découvris vite – le prologue n’était pas terminé – que je m’étais fait piéger : l’Auteur n’écrivait pas "pour les femmes de chambre", comme disait un de ses confrères du siècle qui a précédé le siècle passé et moi j’étais une "bourgeoise" ne comprenant rien à l’Art dont l’Auteur était un Représentant patenté. Si le suicide de Carlos Casagemas faisait l’objet d’un récit rapide, l’Auteur allait étirer celui de l’époux de la Maîtresse.

Je commençais à craquer ; quand l’Auteur essaya la technique de suicide de l’infortuné époux, je me mis à souhaiter – souhait stupide, puisque l’Auteur avait survécu, puisqu’il avait écrit – qu’il ne put se dépêtrer de sa ceinture devenue piège mortel. Il est possible d’ailleurs que son échec soit lié à une confusion entre deux modes opératoires : la lecture de la discussion suivant un exposé sur les héroïnes tragiques pendues lors d’un colloque intitulé Le châtiment dans la cité antique est la source de ma science : un archéologue, manifestement féru de romans policiers et de médecine légale, y expliquait clairement la différence entre pendaison et strangulation.

Je commençais assez vite à pratiquer la diagonale. Je m’amusais certes un peu de voir ce puriste qui refusait d’écrire sur les people (p. 17-18) se livrer au name-dropping (105-107 : Michael Mann et le film Collateral ; 133-134 : les Rolling Stones, le concert d’Altamont et la victime Meredith Hunter associé à Pierre Overney et à l’archiduc assassiné à Sarajevo ; p. 168 : Michel Drucker ; p. 171 : Zidane … — détail amusant : Jean-Pierre Romieu a droit à plusieurs pages (p. 173-176) – j’avoue que son nom ne me disait rien du tout … Il y a aussi les longs passages sur les émissions de télévision suivies par l’auteur depuis son enfance : est-ce pour s’attirer la bienveillance du lecteur, complice de jouissances honteuses ? ayant, grâce à mes parents, échappé à Zorro, à Thierry la Fronde, et, par choix personnel, à Dallas, je me suis sentie par moments étrangère à ce monde.

Je ne sais pourquoi, je croyais G. Bouillier plus jeune, mais il donne sa date de naissance (1960), ce que confirment des données dispersées au long du livre. Au moment du suicide de Julien, il a donc 45 ans, ce qu’il ne paraît pas à voir ses réactions.

Les pages raturées : l’Auteur coupe l’herbe sous le pied des commentateurs à venir : impossible d’informer que l’auteur avait d’abord écrit…, avant de se décider pour … Ajoutons que le système qu’il choisit rend la lecture des pages abolies très aisée. Un peu décevant.

Je suis allée jusqu’au bout, mais je m’arrêterai là pour le Dossier M. Bouillier n’a pas réussi à m’intéresser à lui, non plus qu’à Patricia, Julien, S.… (AJa)


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Mise à jour le 13/03/2024