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Ouvrage 

Titre:
Maman pour le dîner
Auteur:
Auslander (Shalom)
Edition:
Belfond
Réunion du:
06.09.2022

Commentaire

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Shalom Auslander est né à Monsey, dans l’État de New York, dans une famille juive orthodoxe. La France l’a découvert avec la parution de ses mémoires, "La Lamentation du prépuce", qui ont connu un grand succès, suivies du recueil de nouvelles "Attention : dieu méchant". "Maman pour le dîner" est son deuxième roman après "L’Espoir, cette tragédie".

 

Le roman raconte l'histoire d'une famille de cannibales américains, qui ne mangent d’êtres humains que les membres de leur famille à leur mort. Quand la mère sent venir la fin elle commence par se bourrer de hamburgers et prévient ses enfants de se préparer au rituel. Ils sont treize, douze garçons dénommés Premier à Douzième, et une fille appelée Zéro (parce qu'une fille ne compte pas). Ils font appel à Onclissime, expert en rituels, mais ce dernier commence à perdre la tête …

 

A travers une tradition poussée à son paroxysme, le livre traite de la transmission : que faire de ces rituels dont on hérite, comment se situer par rapport à sa tradition, par rapport à sa tribu, jusqu'à quel point est-on prisonnier des croyances de sa famille, comment s'en libérer ? C'est Septième qui porte le dilemme : il s'était éloigné de sa mère et c'est lui maintenant qui tient le plus au rituel.

 

On ne peut que reconnaître la justesse de la critique, qui peut s'appliquer à toute minorité ancrée dans une certitude, toute minorité revendiquant une tradition précise et affirmée. Et la justesse des postures : que les enfants aient ou non quitté le navire, ils sont finalement tous venus à ce rituel, quels que soient leurs arguments pour ou contre le maintien de la tradition. Il est vrai aussi qu'il fallait bien savoir ce qu'il en était de l'héritage …

 

Le parcours de vie des enfants est d'ailleurs apprécié, on a en effet pour chacun un itinéraire intéressant, et l'ensemble compose une histoire familiale foisonnante. Les personnages sont dans l'ensemble bien vus, de la mère intégriste outrancière au père plus discret, en passant par l'inénarrable Onclissime.

 

Le choix du rituel, que l'auteur s'amuse à pousser dans ses derniers retranchements, donne lieu à des scènes tellement excessives qu'on ne risque pas de les prendre au premier degré. Certains lecteurs en ont bien ri : "Il y a des scènes très drôles. - C'est tellement "trop" que c'est drôle". D'autres, qui ne sont pourtant pas forcément rebutés par des propos décalés, ont apprécié modérément et ont parfois eu du mal à entrer dans le livre : "Là il va un peu loin dans la description. – C'est un peu exagéré. – L'humour est trop cru, pas fin. – C'est pire que trash, c'est glauque. – C'est un peu longuet". Enfin d'aucuns n'ont pas apprécié la façon de nommer les enfants par un numéro.

 

Mais cette forme permet peut-être d'avoir le recul nécessaire pour traiter librement de ces questions sensibles.

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Mise à jour le 12/04/2024