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CommentaireTraduction Romain Magras
Le roman, paru au printemps chez Actes Sud, se situe en Argentine entre le début des années 80 et le milieu des années 90. En cette période où l'économie est florissante, des nouveaux riches s'installent dans une résidence close, protégée, à l'abri des autres populations, comme il s'en est développé ailleurs avec murs, gardiennage, surveillance vidéo, accès par cooptation. Tout y va pour le mieux jusqu'à la crise économique, qui touche peu à peu l'un ou l'autre des habitants. On ne la sent pas vraiment car chacun tente de cacher ses difficultés et de continuer à vivre comme avant.
Les veuves du jeudi sont les épouses de quelques hommes qui se réunissent tous les jeudis pour une soirée entre eux. Un jeudi Ronie rentre beaucoup plus tôt que d'habitude, il semble avoir peur et sa femme s'inquiète de le voir observer sans un mot la maison où la soirée se poursuit sans lui. On saura rapidement que dans la piscine, là-bas, vont être trouvés trois cadavres. Le roman est très bien construit, ce n'est pas un roman policier, ce ne sont pas les morts qui importent le plus, et pourtant on est tenu en haleine par cet événement incroyable, on attend l'explication avec impatience (voire avec irritation pour certains). Mais le plus important est la vie dans la résidence et la description sociologique faite à travers l'histoire de quelques familles. Dans ce huis clos, ce "cocon pour riches", tout tourne autour de l'argent et du paraître. Mais derrière la façade transparaît l'ennui et la misère affective des adultes et des enfants. Des familles tout à coup ne sont plus là, elles sont remplacées par d'autres, sans que quiconque s'y intéresse. La peur de l'extérieur apparaît dès que la femme de Ronie, agent immobilier par nécessité, cherche un local professionnel en-dehors du lotissement. L'épisode du tee-shirt en dit long sur la mentalité mesquine des habitants de Lors de la résolution de l'énigme des morts de la piscine, c'est de deux adolescents rebelles que vient le salut. Ronie et sa famille trouvent le courage de partir, ils s'en réjouissent bien qu'ils en aient aussi très peur. Dans la dernière phrase, ils passent la barrière, c'est une libération, quelque chose de nouveau va commencer. Pour quelques lecteurs les personnages sont un peu trop nombreux ou pas assez présents. Mais dans l'ensemble le livre a été très apprécié, pour son intensité dramatique, pour la description précise de la vie dans la résidence, pour la force de l'interrogation d'une société à travers Est cité Lune captive dans un œil mort de Pascal Garnier qui traite de la même thématique mais avec une pertinence moindre. EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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