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Ouvrage 

Titre:
Le Dépaysement - voyages en France
Auteur:
Bailly (Jean-Christophe)
Edition:
Seuil
Réunion du:
13.09.2011

Commentaire

depaysement

Dans l'introduction, Jean-Christophe Bailly explique que "le sujet de ce livre est la France". A l'opposé de ceux qui croient que l'identité nationale serait une entité fixe ou une essence au point d'avoir besoin d'un ministère pour la défendre, il part à la recherche de traces, essayant de fixer au passage "l'instantané mobile d'un pays", s'autorisant à écrire un livre composite tendu par "le désir que la forme verbale réponde le plus exactement possible à une dictée extérieure venant des formes rencontrées".

 

Il y a des lecteurs inconditionnels, subjugués par l'érudition phénoménale de l'auteur et par l'écriture, magnifique, facile à lire même si elle est très travaillée. Une seule phrase sur Metz suffit à évoquer les romains, le royaume d'Austrasie, le Saint Empire, Berlin, … De cette déambulation en France qui est aussi une déambulation intellectuelle on ne peut sortir qu'enrichi. Chacun peut trouver ou retrouver quelque chose dans cette mosaïque, dans ce portrait de la France très moiré, chacun a un ressenti géographique et culturel. Il est difficile par exemple de ne pas sentir, encore et toujours, le poids de la guerre à Verdun. C'est avec une grande finesse que l'auteur enchaîne les notations et évocations, certaines très émouvantes.

 

Ce n'est pas de la géographie ou de l'histoire, même si les lecteurs se réfèrent à Braudel, Michelet, Magris, mais plutôt un livre de voyage, de philosophie, sans continuité entre les chapitres, et c'est bien ce vagabondage qui séduit : "C'est un fouillis indescriptible, on dirait une mouche qui se heurte aux frontières. On part de la géographie, on va dans l'histoire, on va aux hommes qui ont fait le paysage. C'est plein de petits passages à lire, il n'y a plus personne pour raconter ça." Le livre installe aussi un état d'esprit de rêverie et d'errance qui persiste après qu'on l'a fermé.

 

Cependant l'extrême densité du livre peut aussi constituer aussi une difficulté. Un lecteur qui a eu du mal, a insisté et ne l'a pas regretté, s'est trouvé ravi d'apprendre des choses, même si elles ne servent à rien, même si on ne sait pas quoi en faire, par exemple qu'en France aucun fleuve ne coule vers l'est …

 

Mais il est des réserves plus marquées : "Il y a trop de références pour que ça s'ouvre, trop de détails. L'auteur manque de sympathie, d'empathie, sa supériorité l'empêche de communiquer vraiment. N'y a-t-il rien à sauver de Culoz ? Pourquoi les incises sont-elles si souvent là pour dénigrer ? C'est souvent agaçant, c'est trop d'érudition, tout est prétexte à l'érudition. Cela manque de fluidité".

 

Pour conclure, le livre donne-t-il envie d'aller voir les endroits dont parle l'auteur ? Oui, sans conteste, le cimetière de Toul est cité en exemple. Ce serait une expérience très intéressante d'aller voir un des lieux évoqués et grâce à la vision de l'auteur se faire sa propre vision.

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Mise à jour le 12/04/2024