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Ouvrage 

Titre:
Sarinagara
Auteur:
Forest (Philippe)
Edition:
Gallimard
Réunion du:
28.02.2012

Commentaire

sarinagara

 

Après avoir perdu sa fille de trois ans Philippe Forest part au Japon pour tenter de se défaire de sa douleur. Il tresse sa propre histoire à travers trois autres biographies, celles du poète Kobayashi Issa, de l'écrivain Natsume Sôseki et du photographe Yosuke Yamahata, tous trois japonais. Le point commun de toutes ces histoires est la confrontation à la mort, celle d'un enfant ou celle indescriptible de Nagasaki que Yamahata a photographiée le premier après la catastrophe.

Le récit part d'un rêve d'enfance dont la couleur va marquer les paysages et les remémorations.

Mais aussi de ce que dit de l'éphémère un haïku d'Issa, qui a également perdu un enfant : "monde de rosée – c'est un monde de rosée – et pourtant pourtant".

 

L'écriture semble bien ici la seule façon de ne pas sombrer dans le néant. Mais raconter son histoire pour tenter de s'en défaire ne suffit pas, l'auteur a aussi besoin des histoires des autres pour trouver le courage d'avancer. Il lui faut faire la connexion entre différentes expériences, raconter différentes façons de se confronter à la mort, les imaginer, les inventer. C'est aussi une façon de ne pas trop asséner le deuil. Quand il va à Kobé sans savoir qu'il devait se retrouver là, avançant dans son deuil, lui revient la contemporanéité entre le tremblement de terre de Kobé et la mort de sa fille. Ce sont des choses que beaucoup d'entre nous ont pu vivre : les événements du monde ré-émergent un jour, sur le moment on n'y a pas prêté attention car on était débordé par autre chose.

 

La tonalité dominante, du début à la fin, est la mélancolie. Des trois biographies c'est cependant la troisième la plus forte, de par l'horreur de l'événement bien sûr, mais aussi à cause de la distance que garde le photographe : il fait son métier, il fait un reportage, c'est tout, et c'est terrible.

 

L'un ou l'autre lecteur n'a pas été totalement conquis, gêné par le style qualifié de verbeux et de pédagogique, ou par la distanciation de l'auteur à ce qu'il raconte. Ou alors il n'a pas été reconquis à la relecture, le texte apparaissant moins subtil, plus péremptoire.

Mais pour la majorité le livre est magnifiquement bien écrit, il a pris, saisi, emporté les lecteurs dans le récit.

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Mise à jour le 13/03/2024