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Ouvrage 

Titre:
La mort d'un père
Auteur:
Knausgaard (Karl Ove)
Edition:
Gallimard
Réunion du:
06.09.2022

Commentaire

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Karl Ove Knausgaard est un romancier norvégien, né en 1968, connu pour son cycle de romans autobiographiques "Min kamp" (Mon combat) et traduit dans le monde entier. "La mort d'un père" est le premier tome de "Min kamp" qui en comporte six. Dans la première partie de ce premier tome l'auteur évoque son enfance et son adolescence, dans la deuxième la mort de son père, le deuil et les funérailles.

 

Le combat est celui de l'auteur contre son père, un père qui n'est pas dans la violence physique mais qui sème la terreur. Le fils trouve des échappatoires dans la musique, le foot, l'alcool, les filles et les sorties. Outre le rapport père-fils le livre décrit la relation entre les deux frères et son évolution au fil du temps, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à la mort du père et à la découverte du chaos dans lequel ce dernier a vécu ses dernières années.

 

Le roman pose de nombreuses questions et suscite des réactions contrastées. On peut parler tout d'abord de l'écriture, qui s'attache à des descriptions extrêmement détaillées, ce qui est diversement reçu. Pour les uns : "L'auteur fait une description détaillée, jusqu'à l'excès, des états d'âmes du fils et de sa vie quotidienne y compris après la mort du père, lors du nettoyage pièce par pièce de la maison de la grand-mère. – Les descriptions sont trop détaillées, elles ne font pas toujours sens." D'autres au contraire n'en sont pas gênés du tout, voire apprécient le procédé. D'aucuns posent la question de l'opposition entre une apparente intention de tout dire et les nombreuses zones d'ombres du récit : "Pourquoi pleure-t-il son père ? il n'y pas d'explication à ses larmes quand il apprend le décès de son père. – De nombreuses parties ne sont pas développées, par exemple la raison de la déchéance du père, la raison de la détérioration des relations entre le père et la mère, … – Il pose la question, dans ce livre, de la possibilité en littérature de dire toute la vérité de la vie."

 

Il se trouve l'une ou l'autre appréciation assez nette de rejet ou d'adhésion : "Malgré un apriori positif envers la littérature nordique et un début intéressant, le journal d'un adolescent norvégien sous forme d'autofiction m'a arrêté. – Une histoire banale, sans réflexions sur "la mort si obscure et attirante" – C'est un très beau parcours de vie, c'est quelqu'un qui a quelque chose à dire et qui le dit bien. – J'ai eu du mal au début mais après une vingtaine de pages quelque chose a fini par s'ouvrir - J'ai lu la première partie avec beaucoup de plaisir, et bien aimé également la deuxième."

 

Mais dans l'ensemble les lecteurs sont un peu partagés : "L'auteur a indiscutablement du talent, mais cela suffit-il ? Le personnage de Karl Ove n'est pas très sympathique. La première partie est longue et moins intéressante que la deuxième. – C'est un peu difficile de suivre l'histoire, je pense qu'on pouvait faire plus court, pourtant les personnages sont intéressants et attachants. – J'ai apprécié la fin, avec l'introduction de la figure de la grand-mère".

 

Le roman donne en tout cas une autre image de cette société qu'on nous vante et qu'on a peut-être tendance à idéaliser : on l'imagine sans trop de tabous, on croit que pour régler un problème "tout le monde se met autour d'une table pour parler". Ce n'est pas le cas, en témoigne le touchant épisode de l'alcoolisme de la grand-mère.

 

Knausgaard est-il le Proust norvégien, comme certains le disent ? A chacun de donner sa réponse.

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Mise à jour le 12/04/2024