Accueil Les réunions du Club Propositions de lecture automne 2020

Les derniers livres commentés

La mémoire délavée – Natacha Appanah – Mercure de France
Suzanne – Denis Belloc – Eds du Chemin de Fer
Un spécimen transparent – Akira Yoshimura – Actes sud
     traduction Rose-Marie Makino-Fayolle

lors de la rencontre du 12 mars 2024

... avis des lecteurs à suivre ...
 

Les prochaines lectures

La nuit des béguines – Aline Kiner – Liana Levi
Trust – Hernan Diaz – L'Olivier – traduction Nicolas Richard
Croire aux fauves – Nastassja Martin – Verticales

pour le club de lecture du 7 mai 2024



Propositions de lecture automne 2020 PDF Imprimer Envoyer

Les réunions du club de lecture sont suspendues pour cause de pandémie … Cela ne nous empêche pas de partager autrement nos découvertes et nos coups de cœur.

 

>>> Propositions de Sonia G

J'ai découvert Robert GODDARD, un anglais (né en 1954). Sa spécificité : des romans plutôt historiques 19ème et début 20ème avec souvent un secret d'origine familiale ; on remonte le passé dans les campagnes anglaises dont l'auteur connaît l'histoire locale, les paysages, la sociologie, qu'il décrit dans un style sobre et humoristique.

Par exemple le dernier traduit en français : "L'Héritage Davenall" (Painting the Darkness) ou bien "Le Retour" (Beyond Recall) - 1989

 

J'ai également découvert un auteur israélien Eshkol NEVO (né en 1971) et j'ai ri pendant la lecture de la description de la vie quotidienne dans un pays riche de contradictions où certains personnages sont bien perturbés.

Les traductions françaises rendent un style très rapide, presque parlé, tonique.

J'ai lu "Trois étages" et "Jours de miel" (ils sont en vente à la librairie).

 

>>> Propositions de Jean-Marc M

Charles Darwin – L'origine des espèces

Pour ne pas mourir avant d'avoir lu un des livres fondateurs de notre monde moderne.

 

Mark TWAIN – Cette maudite race humaine

Un petit livre avec des nouvelles de Twain qui s'interroge sur le complexe de supériorité de la race humaine et qui collait bien avec la période de confinement. Juste une phrase. "L’homme est un animal religieux. Il est le seul animal religieux. Il est le seul animal à détenir la vraie religion, même plusieurs. Il est le seul animal qui aime son prochain comme lui-même et qui lui tranche la gorge si sa théologie n'est pas correcte". Le reste est du même acabit : impitoyable.

 

Actuellement je lis des choses très variées 

Claude ARNAUD – Portraits cachés

Environ cinq cents portraits de personnages ayant existé tirés de lettres, romans, mémoires. Parfois tendres mais la plupart du temps cruels ils traversent l'histoire de France et nous révèlent la richesse d'un genre littéraire où les auteurs rivalisent entre eux dans un style ou chaque mot et chaque phrase est pesée. 

Graeme BURNET – L'accident de l'A35

Uniquement parce que l'A35 est l'autoroute qui traverse l'Alsace et parce que le nom de l'auteur semblait être un pseudo sous forme d'une anagramme.

 

Jean-François BILLETER – Une rencontre à Pékin

Un petit livre d'histoire, d'espionnage mais surtout un grand livre d'amour pour sa femme. J'adore Billeter.

 

Et pour finir mon coup de cœur : Idaho de Emily RUSKOVICH

Un couple s'installe dans l'Idaho avec ses deux enfants et survit malgré les hivers rigoureux. Un jour dans la forêt la mère tue une de ses filles et la deuxième s'enfuit dans les bois. Le père rencontre la narratrice et essaye de refaire sa vie. La narratrice essaye de comprendre son mari et surtout ce qui a pu amener une mère à tuer sa fille. Mère dont on suit en parallèle sa vie et sa sortie de prison. Une très belle écriture subtile toute en finesse et poétique qui est au diapason avec une ambiance et la psychologie des personnages. Si quelqu'un d'autre l'a lu j'aimerai bien en parler pourquoi pas un jour autour d'un café pas loin de la librairie. 

 

Et un dernier conseil. On peut toujours relire durant cette période particulière le petit libelle de François SUREAU Sans la Liberté 

 

>>> Propositions de Christiane S

"Impossible" d'Erri de Luca – 2020

Un dialogue entre un jeune juge et un accusé d'avoir assassiné un ancien compagnon politique. Des lettres de l'accusé à sa compagne. Surviennent les sujets de liberté, de manipulation, de trahison, de mensonge, d'engagement... Le juge est très jeune et sort de son rôle parfois pour tenter de comprendre ce que l'inculpé lui décrit de sa vie d'engagé et de militant. L'accusé profite de ce temps pour se dévoiler auprès de sa compagne. Un texte sec et dense. 

 

"Une terre d'ombres" de Ron Rash – 2014

Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère - revenu de la 1ère guerre mondiale amputé d'une main - dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d'un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit. Marquée par ce lieu et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, Laurel est considérée par tous comme une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle rencontre au bord de la rivière un inconnu muet, qui joue divinement d'une flûte en argent. La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l'intolérance, la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle. 

 

"Boreal" de Sonja Delzongle – 2019

Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un œil énorme fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C'est ainsi que 6 scientifiques en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre et encore un autre. Autour d'eux des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à une spécialiste. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et soulagée de pouvoir s'immerger dans le travail, Luv Svsndsen s'envole pour le Groenland. Ils sont maintenant 7 hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la 1ère disparition. Que s'est-il passé qui a provoqué une telle hécatombe ? Comment peut-on disparaître dans un territoire vierge ? 

 

>>> Propositions de Myriam W

 

BETTY de Tiffany McDaniel

"Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne.”

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

 

Nickel Boys – Colson Whitehead

Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des "hommes honnêtes et honorables".
Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes. Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau.

 

La commode aux tiroirs de couleurs – Olivia Ruiz

A la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l'intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d'une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours. La commode aux tiroirs de couleurs signe l'entrée en littérature d'Olivia Ruiz, conteuse hors pair, qui entremêle tragédies familiales et tourments de l'Histoire pour nous offrir une fresque romanesque flamboyante sur l'exil.
Ce livre a eu de très bonnes critiques et j’avoue qu’il m’a beaucoup plus. C’est un roman très agréable à lire.

 

>>> Propositions de Charlotte S

 Qui a fait le tour de quoi ? – Romain Bertrand – Verdier

Où l'histoire de Magellan se révèle un peu différente de la mythique version officielle. C'est écrit par un historien, avec beaucoup de verve et pas mal d'irrévérence, pour démontrer que c'est peut-être bien un esclave qui a fait le premier le tour du monde. Le regard n'est plus celui de l'Europe conquérante. A la fois intéressant et très plaisant à lire.

 

Buveurs de vent – Franck Bouysse – Albin Michel

Des personnages bien typés et bien présents, une intrigue puissante, une langue riche et poétique, … On ne lâche pas facilement ce livre. Le combat de la fratrie pour se libérer, chacun à sa façon, de la fatalité et de la soumission est vraiment prenant. Voici ce que dit la quatrième de couverture :

"Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien.

Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette.

Matthieu, qui entend penser les arbres.

Puis Mabel, à la beauté sauvage.

Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs.

Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…"

 

Et toujours Pierre Michon à relire, ne serait-ce que pour retrouver dans "Abbés" la phrase "Toutes choses sont muables et proches de l'incertain".

 

>>> Propositions de Catherine B

Mathias Enard – Le Banquet annuel de la Confrérie des Fossoyeurs.

C’est le titre alléchant qui m’a tentée dans les rayons de notre librairie préférée, et je n’ai pas été déçue par son contenu !

Voilà un ouvrage gros à souhait (le confinement l’autorise), d’une écriture plutôt classique, riche et fouillée, qui nous fait voyager, avec plein de détails parfois croustillants, dans la région de Niort au présent et au passé, et qui (re)crée avec une érudition qui laisse pantois un univers foisonnant, souvent malicieux, très rabelaisien et très vivant. Et pour moi une jolie surprise car je n’avais pas aimé un de ses précédents, Boussole ...

 

>>> Propositions de Françoise W

Les hérétiques d’Elyse Carré, éditions inculte
Un roman choral qui nous emmène loin, du 16e au 22ème siècles dans des pays fictifs et réels 
Une ode aux femmes, mères, filles et à leur force inébranlable 
Un premier roman puissant, sensible et généreux qui donne envie de continuer, qui engage à ne pas renoncer
 

>>> Propositions de Christiane S - suite (13/11/2020)

Dans les yeux du ciel, de Rachid BENZINE - Seuil, 2020

C’est le temps des révolutions. Une femme interpelle le monde. Elle incarne le corps du monde arabe. En elle sont inscrits tous les combats, toutes les mémoires douloureuses, toutes les espérances, toutes les avancées et tous les reculs des sociétés.
Plongée lumineuse dans l’univers d’une prostituée qui se raconte, récit d’une femme emportée par les tourments de la grande Histoire, Dans les yeux du ciel pose une question fondamentale : toute révolution mène-t-elle à la liberté ? Et qu’est-ce finalement qu’une révolution réussie ? Un roman puissant, politique, nécessaire, d'une belle humanité.

Rachid Benzine est enseignant, islamologue et chercheur associé au Fonds Ricoeur, auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec Delphine Horvilleur (rabbin).

 Mon avis :  Ecriture vive, sans gras, qui raconte la vie quotidienne menée dans l’urgence, celle pour Nour de nourrir et éduquer sa fille, celle pour Slimane, d’être libre. Pas de jugement, juste le récit de ces vies dans l’urgence, de deux êtres engagés, militants pour assumer leur vie et pouvoir se regarder avec une certaine dignité, parmi les compromissions, les corruptions, les tentations, les menaces… internes (de la famille, des amis,… ) autant qu’externes (police, société, épicier du coin…).

 

>>> Propositions de Sylvie B (15/11/2020)

 Le coût de la vie, Déborah Lévy, Ed. du Sous-sol,

Un texte plein d'énergie et d'espoir, de fantaisie aussi, écrit par une femme sans illusion sur le cours de la vie, mais heureuse, envers et contre tout, d'être vivante.

 

Rien pour demain, Bruno Remaury, Ed. Corti,

Magnifique réflexion sur le temps qui passe, le temps qui court, le temps qui reste, le temps qui s'arrête...

 

Le banquet annuel de la Confrérie des fossoyeurs, Mathias Enard, Ed. Actes Sud,

Mathias Enard est un virtuose de l'écriture, il maîtrise tous les genres et joue ici en maître de leur juxtaposition. C'est époustouflant, drôle, enlevé. Le thème, c'est la mort.

 

Histoire du fils, Marie-Hélène Lafon, Ed. Buchet-Chastel,

Une histoire de famille, douloureuse certes, mais si délicate et lumineuse, qu'on referme le livre apaisé(e), réchauffé(e) et réconforté(e).

 

19 manières de regarder Wang Wei, Eliot Weinberger, trad. Lise Thiollier, Ed Ypsilon,

Intéressante et brillante réflexion sur l'art de traduire, à partir d'un travail effectué sur un seul poème de Wang Wei, poète et peintre chinois qui vécut entre 700 et 761.


>>> Propositions de Clomie LG (18/11/2020)

 "Ame brisée" de Akira Mizubayashi

En pleine période fasciste et ultranationaliste japonaise, ce livret met en exergue l'amitié et l'empathie, face à l'obscurantisme destructeur.

Une belle chose.





 

 
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Les actus

Prix des lecteurs 22-23
Le poids des choses
de Marianne Fritz

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Mise à jour le 13/03/2024