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Commentaire
L'histoire se déroule pendant un repas de Thanksgiving où se retrouvent douze personnages – écrivains, poètes, professeurs d'université – qui se connaissent plus ou moins, certains sont de vieux amis voire d'anciens amants, d'autres sont des relations de plus fraîche date. Le repas se prépare et se déroule pendant que chacun devise de sa vie avec soi-même et avec les autres. C'est Dieu qui nous les présente et qui, après chaque chapitre, révèle comment il va emporter chacun d'entre eux. L'idée est amusante, originale, elle donne aux morts annoncées des protagonistes un détachement et une légèreté qui contrebalance le côté parfois un peu lourd des personnages. Certains lecteurs ont toutefois jugé le procédé trop répétitif, l'idée trop exploitée, ce qui finit tout de même par donner un sentiment de tristesse et d'oppression. Douze personnages à faire mourir, c'est beaucoup. Quand on a lu le livre depuis un certain temps, on peut se souvenir de certaines histoires comme des romans dans le roman, par exemple celles de Tchernobyl ou du jeune homme mangé par son chien. Au deuxième degré on peut voir dans le roman une réflexion sur l'écrivain qui a droit de vie et de mort sur ses personnages. Réflexion à mettre en regard des propos des auteurs qui disent être conduits, emportés par leurs personnages. A ce propos est cité le dernier livre de Pierre Bayard, L'affaire du chien des Baskerville, qui traite du statut des personnages de roman. A plusieurs reprises les lecteurs évoquent avec chaleur L'empreinte de l'ange pour conclure que Dolce Agonia, malgré ses nombreuses qualités, n'est sans doute pas le meilleur livre de Nancy Huston.
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