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Commentaire
"C'est un chef d'œuvre exceptionnel – Je n'ai pas éprouvé d'enthousiasme aussi fort depuis longtemps – C'est un événement rare dans la vie d'un lecteur – C'est extraordinaire, éblouissant." Le ton est donné pour ce livre qui a passionné tous les lecteurs.
Un vieil homme au soir de sa vie se retourne sur son passé et nous voilà emportés dans des siècles d'histoire, à travers plusieurs continents, autour d'un précieux violon Storioni. Depuis sa fabrication en 1764 dans un bois rare, un bois qui "chante", cet instrument exceptionnel suscite toutes les convoitises et se trouve à l'origine des multiples histoires qui composent le livre, histoires de musique et d'amour mais aussi de fuites, de vols, de morts.
Le style plein de verve et d'humour jongle avec brio dans les dates, les personnages, les pensées, les paroles. La construction est éblouissante, à l'intérieur d'une même phrase l'auteur passe du "je" au "il", d'une histoire à l'autre, d'un siècle à un autre, sans pour autant perdre le lecteur. Il emporte tous ses personnages dans une promenade virtuose, n'hésitant pas à faire dialoguer un inquisiteur et un officier nazi, ou encore le narrateur Adrià Ardèvol avec ses deux figurines, Aigle noir (le valeureux chef Arapaho), et le shérif Carson. C'est osé et parfaitement réussi. Et comment ne pas se laisser attraper dès la première phrase : "Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable." A travers ses multiples péripéties le roman pose la question du mal, de l'inhumanité, de l'héritage. Confiteor, je (me) confesse. De mes propres turpitudes, de celles de mon père, de celles de l'Histoire. Parmi les réponses possibles, il y a peut-être l'art, omniprésent, qu'il s'agisse de musique, de peinture ou encore d'écriture. On ne peut s'empêcher de faire des recherches sur les violons anciens ou sur la peinture de Modest Urgell. L'érudition de l'auteur et de son personnage est éblouissante – Adrià parle treize langues – mais sans aucune sans pédanterie. Au contraire, le ton est toujours d'une grande humanité, même dans les épisodes les plus violents.
C'est encore le roman d'une amitié extraordinaire décrite sous toutes ses facettes, et le roman d'un grand amour. Mais il est impossible de rendre compte de toute la richesse du propos – certains vont jusqu'à évoquer Proust. "On est tout le temps pris – On est prisonnier – On ne peut pas en sortir – On est habité – On prend le temps, on ne lâche plus …". C'est en tout cas un livre à relire, certains lecteurs ayant même envie de le recommander à nouveau pour la prochaine fois ! Heureusement Jaume Cabré a écrit d'autres livres, notamment Les voix du Pamano.
Il faut remercier le traducteur, dont le travail est vraiment impressionnant, on se demande souvent comment il a pu faire.
Et après 772 pages, Adrià ne se souvient plus de rien … D'ailleurs, le retrouve-t-on ?
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