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Ouvrage 

Titre:
Ultramarins
Auteur:
Navarro (Mariette)
Edition:
Quidam Editeur
Réunion du:
23.11.2021

Commentaire

ultramarins

Une traversée de l'Atlantique sur un cargo de marchandises. Le livre s'ouvre sur un "oui" de la commandante qui accepte que l'équipage prenne un bain de mer, un "oui" qui semble la surprendre elle-même. A partir de là, à partir de cet espace de liberté offert, l'étrange s'insinue, rien ne va plus de soi. Les vingt marins qui se baignent remontent à vingt et un, une brume inexplicable entoure le cargo qui, lui, semble décider par lui-même de l'allure à laquelle il avance.

Le livre a enchanté la plupart des lecteurs. "C'est une bonne surprise !" – "On se laisse emporter, on est fasciné par la magie du roman." L'idée de départ est surprenante et séduisante, car comment imaginer un commandant qui coupe tout, qui arrête son cargo pour offrir un bain de mer à l'équipage ? Cet élément déclencheur permet d'aborder l'histoire plus personnelle de la commandante, de fissurer son personnage de façade, et de faire place à la fragilité et à la vulnérabilité des uns et des autres. "J'ai été touché par les frémissements, les vibrations qui font qu'on se retrouve en pleurs dans une cale." Sans parler des mystères qui surviennent les uns après les autres, de la dérive qui gagne peu à peu les hommes et les machines. "J'ai beaucoup aimé la façon dont les choses dérivent progressivement, la façon dont le flou gagne de proche en proche."

La scène de la baignade est magnifique. On y voit le plaisir des marins, leur soudaine liberté, mais aussi leur vulnérabilité, et le vertige à l'envers éprouvé dans l'eau quand on n'y a plus aucun repère, comme s'ils étaient happés par le mystère de l'océan.

De rares critiques s'expriment cependant. "Je suis d'accord avec tout cela mais le style est catastrophique, ça ne fonctionne pas, les phrases s'enchaînent mal". – "Je n'ai pas pu entrer dans l'histoire, les personnages me restent étrangers, l'excès d'usage des pronoms personnels les empêchent de devenir concrets." Critiques dûment contestées par les défenseurs du livre. "Le style est poétique, il est à l'image de ce que l'auteur voulait provoquer chez le lecteur." – "Ce n'est pas vrai que les personnages ne sont pas concrets, c'est extraordinaire comme les hommes sont décrits, grelottants, le thorax creux, vulnérables." La fin est un peu banale ? Oui, peut-être.

Le livre mène sa vie propre à la librairie, il fait l'objet de lectures différentes, et beaucoup de lecteurs le rachètent pour l'offrir autour d'eux.

 

Complément le 4 janvier 2022

Un lecteur revient sur sa position, suite au débat de la fois précédente qui l'a incité à relire le livre. Il reconnaît la beauté du texte et perçoit dans le mystérieux vingt-et-unième marin une dimension quasi mystique. Cette étrange apparition, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, qui délivre un message et conseille la commandante, ne s'apparente-t-il pas à un ange ? Ce ne serait pas incompatible avec la vie animée qui saisit la matière et les éléments tout au long du livre …


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Mise à jour le 12/10/2024