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Commentaire
Le roman alterne les cahiers qu'écrivent l'un pour l'autre des jumeaux, Patrice et Patricia, après l'incroyable événement survenu dans leur vie : leur père, l'accordeur de pianos inégalé, a assassiné un célèbre ténor en pleine représentation de Bien que très différent de Train de nuit pour Lisbonne, qui avait rencontré un grand succès et fait la quasi unanimité des lecteurs, L'accordeur de pianos est aussi un "grand bouquin". Pour un certain nombre de lecteurs il se révèle toutefois d'un abord plus difficile. Les réserves portent sur les thèmes, qui touchent moins ou dont le traitement n'est pas jugé convaincant, tel celui de l'insuccès et de l'artiste incompris. L'atmosphère est ressentie comme très confinée, le huis clos étouffant, les questions de maltraitance difficiles. Certains se sont impatientés devant le caractère du frère, jugé passif et manipulateur (mais d'autres pensent : "non, il est aliéné par l'amour"). Le foisonnement des histoires n'a pas non plus été au goût de tous. Mais pour beaucoup c'est un très grand plaisir de lecture. La construction du livre, d'une grande virtuosité technique, suscite l'admiration : "c'est un travail de scientifique". Le livre avance dans des temporalités complètement différentes, les jumeaux ne respectent aucune chronologie dans leurs récits successifs et pourtant l'histoire se dévoile de façon très progressive. Beaucoup ont aimé se laisser raconter la profusion d'histoires imbriquées dans l'histoire principale. L'image est évoquée d'un fil conducteur, qui se ramifie en d'autres fils eux-mêmes subdivisés en filaments … Que Pascal Mercier soit philosophe détermine son écriture, elle va au fond, elle creuse, elle cherche à préciser au plus près. On retrouve son goût de la langue et de la mise en mots, sa conviction dans le pouvoir des mots. Pascal Mercier a présenté magistralement son livre lors de sa venue récente à la librairie. Il a précisé de façon très structurée la genèse du roman, à partir des deux thèmes qu'il se proposait de traiter : l'insuccès ("quelle la manière juste de mener sa vie sous le regard des autres, dans l'inévitable dépendance des autres ?") et l'intimité ("quelle est la bonne distance dans les relations avec les autres ?"). Il a parlé des "chemins compliqués de l'imagination" en évoquant notamment une photo d'Anton Tchékov placée sur son bureau pendant tout le temps de l'écriture. Il a indiqué aussi la musique qui a accompagné l'écriture de chacun de ses romans : Chopin pour Perlmanns Schweigen (1997) Rachmaninov pour Der Klavierstimmer (2000) – L'Accordeur de pianos (2008) Bach pour Nachtzug nach Lissabon (2006) – Train de nuit pour Lisbonne (2006) Et pour Lea (2007) : "Sophocle s'il y avait une musique de ce type" Pour prolonger encore un peu la soirée du 20 octobre 2008 au Quai des Brumes : "Faire de la place en soi à ce qui est déjà en nous." Maren Sell "Donner de l'espace intérieur à son imagination inconsciente, elle est beaucoup plus intelligente que la raison." Pascal Mercier
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