A quoi bon faire la vaisselle si une roquette peut tomber à tout moment ? Le ton est donné de ces chroniques de la vie de tous les jours, dans lesquelles l'auteur déploie l'art de parler de choses graves avec légèreté, humour et distance.

Nombre de lecteurs ont trouvé un grand plaisir à accompagner cet homme dans ces sept années : "c'est quelqu'un qu'on a envie de connaître ; ça fait du bien, ça donne un peu de bonheur ; c'est une bouffée d'air pur". L'auteur fait preuve d'une grande sensibilité et pose un regard bienveillant sur des situations plus que compliquées. Quels que soit les soucis, la tristesse voire l'horreur, il parvient à retourner la situation avec une "bienveillance douce".

Certains n'y ont trouvé que quelques étincelles dans un ensemble un peu insipide, ou se sont lassés de la pirouette systématique à la fin de chaque histoire. C'est pourtant la loi du genre de ce type de chronique, la marque de fabrique qui donne rythme aux récits.

Et cela permet à l'auteur d'aborder les sujets les plus graves et même les plus tragiques, qu'il s'agisse de l'histoire de sa mère survivante du ghetto ou de la mort de son père. Il pose de cette façon des questions qui peuvent tous nous toucher à travers les péripéties de sa vie quotidienne. La description de l'orthodoxie de sa sœur est particulièrement frappante. L'est aussi l'aversion de sa mère face au jeu électronique qui consiste à envoyer des oiseaux détruire des bâtiments où vivent des cochons verts. Ainsi que de nombreux autres exemples qu'il est impossible de citer.

Dans la recherche d'une impossible normalité, Les Sept années de bonheur disent aussi ce qu'est Israël aujourd'hui. Est rappelé le succès d'Ephraïm Kishon dans les années 60.