Compte rendu du club de lecture du 30 octobre 2012 Imprimer

La librairie Quai des Brumes et l'association 120 Grand'rue accueillent avec le plus grand plaisir les participants à la soirée.

 

Nous avons une nouvelle "vieille dame" ce soir !

A retrouver sur le site Internet : http://www.120grandrue.org/autresactivites/112-lire-et-aussi-ecrire.

Polars

Le club des lecteurs s'est proposé d'aborder régulièrement des genres alternatifs au roman tels que poésie, théâtre, BD, polar, essai, …, dans le cadre de petits groupes informels. Après la poésie en début d'année, c'est ce soir le tour du polar. Devant le champ très vaste qui s'ouvrait à eux, les intervenants ont choisi de présenter chacun un angle de vue particulier.

  • pourquoi lit-on des polars, qu'y aime-t-on, qu'y recherche-t-on – parmi toutes les réponses possibles celles d'une lectrice, qui lit la fin pour voir comment l'auteur s'y prend !
  • le double intérêt du polar sociologique et historique, parfois engagé, qui plonge son intrigue dans une époque ou un milieu donné ; sont citées les séries de Sarah Paretsky, Bernhard Schlink, Andrea Camilleri ;
  • les romans noirs et versions romancées de scénarios de Jean Meckert (pseudonyme de Jean (ou John) Amila) avec l'éclairage qu'apporte sa biographie à ses choix et ses engagements,
  • le polar de polar de Pierre Bayard, qui fait avec humour de la "critique policière" le prétexte d'analyses subtiles de la littérature et de l'acte de lire.
Le groupe fait quelques propositions de polars à lire, la liste en est donnée en fin de compte-rendu.

Les lectures du club

Viviane Elisabeth Fauville – Julia Deck – Minuit

Rue des voleurs – Mathias Enard – Actes sud

Les pays – Marie-Hélène Lafon – Buchet-Chastel

Les prochaines lectures

Sont proposés à la lecture :

-          Le rouge-gorge – Jo Nesbø – Gallimard – traduction Alexis Fouillet

-          Le léopard – Jo Nesbø – Gallimard – traduction Alexis Fouillet

-          Boiter n'est pas pécher / Essai d'écoute analytique – Lucien Israël – Erès

-          Peste & Choléra – Patrick Deville – Seuil

-          Partages – Gwenaëlle Aubry – Mercure de France

-          Millefeuille – Leslie Kaplan – Pol

-          Sans patrie ni frontières – Jan Valtin – Actes sud – traduction Jean-Claude Henriot

-          14 – Jean Echenoz – Minuit

-          Pardonner / L'impardonnable et l'imprescriptible – Jacques Derrida – Galilée

 

Sont retenus pour la rencontre du mardi 8 janvier 2013 à 19h15 :

-          Le rouge-gorge – Jo Nesbø – Gallimard – traduction Alexis Fouillet

-          Boiter n'est pas pécher / Essai d'écoute analytique – Lucien Israël – Erès

-          Peste & Choléra – Patrick Deville – Seuil

 

Très belles lectures à tous !

 

 

 

Idées de polars

 

Des séries "classiques"

 

Arnaldur Indridason

      la série (commissaire Erlendur Sveinsson)

Andrea Camilleri

Un scénariste italien qui se met au polar à 60 ans, à côté de romans historiques sur la Sicile ; aujourd'hui 87 ans. Son héros, le commissaire Montalbano (qui doit son nom à l'auteur espagnol de polars Montalban), en poste à Vigata, ville imaginaire de Sicile (Agrigente). Un travail sur la langue qui joue de l'italien, du sicilien, de l'italien sicilianisé (le traducteur Sergio Quadrappani explique en avant-propos comment il travaille). Un petit monde auquel on s'attache : l'auteur aime ses personnages. Au Fleuve Noir et en poche chez Pocket.
Le chien de faïence (Il cane di terra cotta) — un faux polar et une belle histoire d'amour
Le voleur de goûter (il ladro di merenda) – les émigrés venus de la côte africaine

Robert van Gulik

      la série (le juge Ti, dans la Chine du VIIe siècle)

Ellis Peters

      la série (frère Cadfaël, dans l'Angleterre du XIIe siècle)

Fred Vargas

      la série (commissaire Jean-Baptiste Adamsberg)

Jo Nesbo

la série (Jo Nesbo est suédois, il y a 9 romans, le premier est L'Homme chauve-souris, le dernier Le Léopard, avec l'inspecteur Harry Hole)

 

Le roman policier hispanique, qui témoigne de la réalité sociale et politique

 

Manuel Vazquez Montalban, avec son détective Pepe Carvalho

Chronique sociopolitique, historique et culturelle des dernières quarante années de l'Espagne et du monde contemporain. Plus de vingt volumes publiés en France. Carvalho n'est pas uniquement détective, il est aussi gastronome et souvent au fourneau.

Eduardo Mendoza, un autre catalan

Le Mystère de la crypte ensorcelée (1979)
Son héros, sorte de clochard qui n'a peur de rien, indic, psychopathe, inventif et grand baratineur, sort d'un hôpital psychiatrique.

Le mexicain Paco Ignacio Taibo II

Son détective Héctor Belascoarán Shayne est "le privé le plus déglingué et le moins méthodique de la planète polar".
Dernier publié en France : Défunts disparus, juin 2012 chez  Rivages/noir

Le cubain Leonardo Padura

Et son héros Mario Conde qui est un vengeur des petits, des humbles, un peu comme Belascoaran mais à Cuba. Tétralogie des Saisons, Passé parfait (1991), Vents de Carême (2001), Electre à La Havane (1997), L'automne à Cuba (1998), Mort d'un Chinois à La Havane (2000), Adios Hemingway (2001)

L'argentin Ernesto Mallo

Et son flic mélancolique et incorruptible Perro Lascano, L'aiguille dans la botte de foin (2006), Un voyou argentin (2012

 

Ailleurs … le poids du passé

 

La série de Sarah Paretsky

Les enquêtes de V. I. Warshawki – une détective (Victoria Iphigenia), fils d'un policier d'origine polonaise et d'une chanteuse italienne – le poids du passé ouvrier de Chicago, celui des Etats-Unis des années 1930-1950 (intellectuels noirs et juifs), mais aussi celui des émigrants (Europe, Amérique latine, Proche-Orient). A été publiée à la Librairie des Champs Élysées, aux Éditions du Masque, maintenant au Seuil – en poche au Masque pour les plus anciens et Points-Seuil.
Préférés : Refus de mémoire (Total Recall) ­ conflit de mémoires à Chicago, passé réel, passé recréé et Canailles en Co (Black List en VO, plus explicite et correspondant mieux au ton du livre) — les engagements d'autrefois, la peur, la fuite en avant.

 

La petite série Bernhard Schlink

Les enquêtes de Selb, un ancien juge révoqué – il a été en fonction dans les derniers du nazisme dans des tribunaux jugeant les déserteurs – poids des années 1933-1945, mais aussi, dans le dernier, rapports RDR-RFA. Les titres en allemand : des jeux de mots avec le nom du personnage Selb (Justiz, Betrug, Mord). Chez Gallimard, Série Noire et Folio-Noir.
Le premier avec Walter Propp, traduit Bouillard à Mannheim (le lieu de l'action), ce qui a conduit au titre suivant, Un hiver à Mannheim. La fin de Selb est fidèle au titre, mais sans le jeu la mort de Selb et Selbstmord (suicide).

 

S. Paretsky et B. Schlink écrivent aussi des romans fortement ancrés dans la réalité de leurs pays, mais qui ne relèvent pas du genre polar.

 

Des auteurs de polars "politiques" français

 

Jean-Bernard Pouy

Didier Daeninckx

Jean-Patrick Manchette

Serge Quadruppani

Thierry Jonquet

Jean-Jacques Reboux

Patrick Raynal

 

Et aussi …

 

Fredric Brown

La nuit du Jabberwock – Le rédacteur en chef de la feuille d’information locale peine à remplir les colonnes de son journal, mais cette nuit-là … Entre fantastique et policier, entre humour et whisky, et avec Lewis Carroll

Raymond Chandler

Le grand sommeil (Gallimard, Série noire). Le poids du passé lointain (les Français en Louisiane, l'esclavage, la guerre de Sécession) et pas si lointain (la lutte contre la ségrégation)

James Lee Burke

Dans la brume électrique avec les morts confédérés, Rivage Noir (le livre est à l'origine du film de B. Tavernier). Le poids du passé des années trente à aujourd'hui à Chicago (classe ouvrière, les intellectuels, le maccarthysme)

Kââ (pseudonyme de Pascal Mérignac)

Mental

Thierry Jonquet

Ad vitam aeternam

J.-B. Nacray

La vie duraille (écrit à six mains par Jean-Bernard Pouy, Daniel Pennac et Patrick Raynal)

 

Essais

 

Pierre Bayard

Qui a tué Roger Ackroyd ? (1998), sur Le meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie (1926)

L'Affaire du chien des Baskerville, (2008) sur Le chien des Baskerville d'Arthur Conan Doyle (1901)